Enseignement de la langue allemande : remédier aux lacunes

L’enseignement de la langue allemande, de manière générale, laisse singulièrement à désirer en Suisse romande. Les résultats obtenus par les élèves et les étudiants du primaire et du secondaire à l’issue du cursus ne correspondent pas à l’investissement consenti par les apprenants-es, par les enseignants-es et par les pouvoirs publics. L’échec est patent ! Il est temps de procéder à une réforme en profondeur de l’enseignement de la langue allemande.

Les raisons de cet échec sont à imputer en grande partie à la formation même des enseignants-es, notamment au niveau primaire et secondaire I. Celle-ci est liée aux conditions d’obtention de la maturité dans les lycées, qui autorisent les étudiants à terminer leur cursus avec la note 2 en allemand si elle est rattrapée par un 6 dans une branche complémentaire.

Dans les faits, nombreux sont celles et ceux qui entrent à la HEP-BEJUNE avec un niveau basique en allemand. Au prix d’efforts coûteux en termes de temps et d’argent, ils obtiennent, contre leur propre gré, un niveau qui leur permettra d’obtenir le diplôme d’enseignant-e. Ces mêmes personnes devront alors enseigner une langue qu’elles ont abhorrée tout au long de leur scolarité, une langue qu’elles maîtrisent péniblement, une langue qu’elles auront mille peines à faire apprécier à leurs élèves.

Les lacunes et les faiblesses du système actuel de l’enseignement de la langue allemande sont reconnues et admises par toutes les instances concernées. Plusieurs membres de la Commission interparlementaire HEP-BEJUNE ont relevé l’inadéquation de la formation des enseignants-es en langue allemande. Finalement les élèves, les étudiants ne sont pas motivés, puis les parents dépensent souvent des sommes importantes pour colmater les brèches du système, les enseignants-es n’éprouvent aucune satisfaction, les employeurs ne trouvent pas de personnel compétent.

Dès lors, nous demandons au Gouvernement d’intervenir auprès des différentes instances compétentes pour présenter une nouvelle stratégie en matière de formation des enseignants-es en langue allemande, en particulier dans l’espace HEP-BEJUNE.

Jean-Daniel Tschan,
député suppléant PCSI

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