Unification des six districts jurassiens

En lançant une nouvelle procédure plébiscitaire sur la réunification des six districts jurassiens, les gouvernements jurassien et bernois ont pris de grands risques.

Finalement, ce ne sont pas les gouvernements qui décident ; la démocratie permet aux gens de se déterminer et ils accepteront ou refuseront, le 24 novembre prochain, la création d’une assemblée constituante d’un nouveau canton.

La procédure est en marche ; les organisations politiques se sont mises au travail, avec les mêmes personnes ou presque qu’il y a 40 ans. Que s’est-il passé au cours de ces décennies ?

Le canton du Jura s’est mis en place, avec ses forces et ses faiblesses ; le Jura bernois a continué d’être minorisé dans le canton de Berne. Les uns sont –ils plus heureux, et les autres plus malheureux ? L’heure en est aux chiffres en termes économiques et de représentations au Parlement fédéral. De part et d’autre, les arguments abondent. Pourtant il appert que rien n’a véritablement changé : les régions de l’Arc jurassien sont toujours prétérisées par rapport aux centres. Mais l’industrie horlogère apporte ses bienfaits et les taux de chômage demeurent faibles.

Dans un contexte historique, le vote du 24 novembre 2013 voudrait « réparer » une erreur du XIXè siècle, alors que nous vivons au XXIè siècle.

A mon sens, il s’agit, en 2013, de poser la problématique dans le contexte actuel et de regarder en face les défis qui nous attendent, dans l’Arc jurassien, et en Suisse. Les divisions exacerbées ne peuvent être que préjudiciables à un avenir fructueux de nos régions.

Nos régions neuchâteloises, jurassiennes du sud et nord, regorgent de potentiels humains, économiques et paysagers, qu’il s’agit d’ordonner, en concertation intelligente et apolitique. Le canton de Neuchâtel s’enferme dans ce qu’il fut, le canton du Jura se sent à l’étroit et cherche des opportunités du côté de Bâle, le Jura bernois est naturellement orienté vers Bienne.

Avec une démographie en constante augmentation, nos régions, si elles ne démontrent une volonté de collaborer rationnellement, deviendront des banlieues des centres de Bâle, de l’Arc lémanique et de Bienne.

« Tout le monde a besoin de tout le monde ». Dans l’Arc jurassien,
le sens de Palissade ne peut que desservir les intérêts d’une communauté périphérique, vouée à être mangée les centres.

A ce niveau d’évaluation, la votation du 24 novembre 2013 ne répondra pas aux exigences du futur.

 

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