Climatisons nos esprits !

Le climat, sur notre planète, a toujours changé. Il y a 10’000 ans, l’Europe était recouverte de glaciers. Ce ne sont pas les effets du pétrole, par l’industrialisation, les voitures, les avions, les chauffages, qui ont modifié les données climatiques de la Terre. Il y a indéniablement un réchauffement climatique global depuis plusieurs millénaires. Le monde occidental, qui a développé outrageusement la consommation des produits pétroliers, se sent coupable des nuisances  créées par la société qu’il a créée. Nous pouvons le concevoir, mais il y a une connaissance historique qui nuance les appréciations d’une nouvelle tendance, logique en soi, d’une peur des changements que subissent tous les habitants de la Terre.

L’Occident a mis en place, depuis environ 150 ans, une société matérialiste, certes excessive, qui a apporté un confort de vie palpable, voire jouissif, jusqu’à un point névralgique. Ce que nous avons le sentiment de vivre actuellement. Le développement, de ce que nous appelons le « bien-être » ou le « confort » est l’apanage de la société dont nous faisons partie. Les jeunes, les moins jeunes aussi, se préoccupent de la situation préoccupante des changements que nous subissons tous sur la Terre. Serait-ce une réaction de « pourvus » désabusés ?

Pour notre part, il ne s’agit pas de renier les réactions  interrogatives des populations qui vivent avec anxiété les effets des changements climatiques qui nous pendent au nez. Un regard historique permet une appréhension relative de la situation que nous vivons en ce moment. Certes la consommation en CO2 est excessive, dans une partie du monde. Mais il s’agit aussi d’avoir un regard plus large sur l’évolution du climat dont nous détenons certaines données.

Quelques exemples nous sont fournis par l’histoire récente des migrations des Occidentaux qui, il y a deux siècles, ont quitté en masse l’Europe parce que l’éruption d’un volcan le Tombora, en Indonésie, en 1815, avait provoqué la création d’un nuage perdurant  sur l’Europe durant deux ans. Pas de soleil durant deux ans et une famine désolante en Europe. Nombre d’Européens, pour échapper à ses effets, avaient choisi les Amériques pour trouver des conditions de vie plus agréables. La création de Nova Friburgo au Brésil, en 1818, en est une conséquence  typique. Les New Bern et autres « New » aux USA témoignent aussi des conditions de vie désastreuses que l’on subissait à l’époque. C’était alors les Européens qui émigraient…  Un livre de Nyle Harper vient de paraître sur la chute de l’Empire romain au IV siècle de notre ère. Il explique les invasions des populations « barbares » du nord de l’Europe par un refroidissement du climat dans cette région. Nombreux sont les exemples qui témoignent de changements climatiques, non liés à la consommation de CO2. Ne serait-ce qu’à la fin du XIXè siècle où les glaciers s’étaient déployés en force. Des photos à la gare de Grindelwald-Grund  en témoignent.

De par les voyages au travers du monde que nous avons eu la chance de faire ces dernières années, nous devons constater que même si nous vivons sur la même planète, tout le monde ne vit dans les mêmes conditions de vie. Parcourez la Chine, le Brésil, l’Inde, vous constaterez que ces pays dits « émergents » adoptent les mêmes principes qui furent ceux de l’Occident il y a un siècle. La réussite sociale des individus, c’est-à-dire trouver un emploi, gagner de l’argent, vivre « bien », passe par l’acquisition d’un véhicule à moteur. En Inde, par exemple, ce ne sont pas moins de 25’000 véhicules à moteur qui sont vendus par jour ! En Chine le nombre doit être supérieur. Au Brésil, autre sujet, pas moins de 25  hectares de forêt sont sacrifiés au quotidien pour la création de terres arables.

Notre propos n’est de dire que les préoccupations des générations à venir ne sont pas réelles. Mais il importe de relativiser les causes du changement climatique sur la Terre. D’une part, les activités volcaniques constituent un élément déterminant que les climatologues ont tendance à négliger. Aujourd’hui la cause ne serait que le CO2. D’autre part le développement économique incontrôlable des habitants de la Terre crée une utilisation des produits pétroliers. Ce phénomène est irréversible. Le fait d’habiter la même planète n’unifie pas les modes de vie.

A ce sujet, British Petroleum (BP) prédit que « la consommation de pétrole va culminer jusqu’à la fin des années 2030 ». Le pétrole n’est pas encore mort avec une augmentation annuelle de 1.3%.

Nous serons bientôt 8 milliards à vivre sur la Terre.  Le sentiment profond qui jaillit de cette réflexion est de dire que la masse des habitants de la planète n’a pas la même approche des problèmes. Même si la plupart des villes des pays « émergents », comme Pékin, Shanghai, Bangalore, Dehli et d’autres, sont confrontées à des problèmes de pollution gravissimes, nous avons le sentiment que leur besoin de copier le modèle de vie occidental est invulnérable.

Pour notre part, il ne s’agit pas de négliger l’attitude des gens qui manifestent leur inquiétude sur la pollution infernale créée par notre mode de vie. Cependant une certaine lucidité nous confronte à une réalité… sans doute irréversible. Nous oublions volontiers que même si nous sommes tous des « passants » sur la planète Terre, nous avons des besoins et des envies différents, d’un point de vue temporel et géographique.

 

Jean-Daniel Tschan

Député PCSI

Le Noirmont

 

 

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