Allemand et/ou anglais en primaire ?

Le thème de l’apprentissage des langues en Suisse est au centre des débats. Quelques cantons alémaniques ont manifesté leur volonté de supprimer l’enseignement du français en primaire pour  se concentrer sur l’anglais. Des appels sont lancés de part et d’autre de la Sarine pour préserver la cohésion nationale ( !) et mettre l’accent sur l’apprentissage obligatoire d’une langue nationale en primaire.

Fédéralisme oblige, chaque canton peut aménager son plan d’études à sa guise pour atteindre les objectifs définis par Harmos que tous les cantons n’ont d’ailleurs pas ratifiés.

Est-il important d’apprendre une ou deux langues en primaire ? Telle est la question qui est posée actuellement. Est-ce la bonne interrogation ?

En lieu et place de nous préoccuper de la situation qui prévaut dans certains cantons alémaniques, nous préférons, de notre côté, poser notre regard sur l’apprentissage des langues dans notre région.

Un constat s’impose : le niveau atteint en allemand et en anglais à l’issue du cursus primaire et secondaire I est insuffisant. Pourtant nos élèves sont initiés à la langue de Goethe dès la 5ème Harmos.

Lorsqu’ils quittent l’école six ans plus tard, la plupart d’entre eux n’ont pas acquis le niveau B1, soit intermédiaire. A qui la faute ?

Il ne nous appartient pas ici de lancer des accusations à qui que ce soit, mais il importe de regarder les choses en face : les résultats obtenus sont insuffisants. Diverses pistes doivent être étudiées pour améliorer la situation :

  • Les enseignants-es sont-ils bien formés-es et compétents-es ?
  • Les méthodes et les contenus sont-ils adaptés ?
  • Le rythme d’apprentissage est-il satisfaisant ?
  • La motivation est-elle transmise aux élèves ?
  • L’enseignement du français est-il orienté vers l’acquisition des langues étrangères ?

Avant de se lancer dans de grands principes liés à la cohésion nationale, nous devrions dans un premier temps poser notre réflexion sur les questions basiques mentionnées ci-dessus. C’est la tâche que le soussigné s’assignera au sein de la Commission interparlementaire HEP – BEJUNE.

Jean-Daniel Tschan,
député suppléant,
le Noirmont

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